Avant les mythiques Dragon Ball, Naruto et autres One Piece, il existe un anime japonais qui a fait découvrir cette culture au public français : Goldorak. La série est diffusée pour la première fois chez nous en 1978 sur Antenne 2, l'ancien nom de France 2. Au départ, l'anime tiré du manga de Go Nagai divise pour sa violence, mais séduit rapidement une grande partie du public. 45 ans plus tard, Goldorak conserve une place particulière dans le cœur des fans français. Rappelons qu'il fera même son retour en fin d'année dans un nouvel anime. Étonnamment, en Europe où le robot géant est très populaire par endroits, le robot et son jeune pilote Actarus ne se sont jamais envolés pour conquérir le marché du jeu vidéo. Le studio français Endroad répare cette anomalie avec Goldorak : Le Festin des Loups. Nous avons pu essayer le titre prévu sur PC, PlayStation, Xbox et Nintendo Switch dans les locaux de son éditeur, Microids. Va-t-il faire craquer les fans de Goldorak et plus largement les amateurs de beat'em all ?

Pas d'open world, mais un monde tout vert.

Les amoureux de Goldorak en terrain connu

Cette démo de Goldorak : Le Festin des Loups nous propulse directement dans une des grandes zones ouvertes que comportera le jeu. Le premier constat qui saute aux yeux concerne la partie graphique : le jeu ne flatte pas la rétine. Les textures sont grossières, la distance d'affichage pas au top et l'immense plaine que nous pouvions parcourir dans cette démo est particulièrement vide. Bien sûr, nous ne sommes pas devant un AAA au budget colossal, mais nous tenions quand même à préciser tout cela. On sent que les développeurs d'Endroad ont surtout apporté un soin au modèle 3D de Goldorak. Sur ce point, c'est réussi et les fans apprécieront. Les animations en combat sont-elles aussi bien peaufinées et rendent les joutes explosives. Les combats, justement, parlons-en.

Le beat'em all vous place aux commandes du célèbre robot du manga de Go Nagai. Goldorak possède une attaque normale et une attaque puissante, un grand classique. Les gâchettes, elles, permettent de lancer des attaques spéciales qui diffèrent si on choisit de maintenir la touche quelques secondes. Il y en aura plusieurs dans le jeu final, mais nous avons pu essayer l'AstéroHache, le RétroLaser, le ClavicoGyre et le FulguroPoing. En combat, on enchaîne les attaques classiques en plaçant, au milieu d'un combo, une attaque plus puissante pour infliger de lourds dégâts. Cela permet de remplir une barre d'énergie située juste sous nos PV pour lancer les attaques spéciales évoquées. Cette même énergie permet de se soigner en puisant dans l'énergie solaire, comme dans l'anime. Un souci du détail important pour Endroad car les développeurs sont eux-mêmes fans de Goldorak. Là où les plus téméraires préféreront lâcher toutes leurs attaques spéciales, les plus prudents décideront certainement de les utiliser avec parcimonie pour pouvoir se soigner en cas de coup dur.

En combat, les effets visuels sont vraiment réussis.

Une structure un peu trop scolaire

Durant cette démo, le bestiaire n'était pas particulièrement varié, mais certains ennemis demandent quand même un peu de réflexion. Pour percer la défense de ceux équipés d'un bouclier, il faut d'aborer lancer un RétroLaser. Certains réclament même d'effectuer une série d'attaques dans un ordre précis (par exemple, une attaque lourde au milieu de deux attaques légères) pour faire sauter leur garde.

Les esquives parfaites permettent, elles, de figer le temps pour asséner un contre. Il existe donc quelques mécaniques intéressantes capables de casser la monotonie des combats. On attend de voir si la diversité du bestiaire et la qualité des boss permettra au jeu complet de renouveler l'intérêt des affrontements. Apprendre de nouvelles attaques et améliorer celles qu'on possède, une mécanique dont nous avons apprécié la présence, serait alors salutaire. Pour aller encore plus loin dans l'arbre de compétences, il faudra obligatoirement passer par les quêtes annexes dans la version complète.

Malheureusement, la structure du jeu ne nous a pas vraiment emballé. Concrètement, Goldorak : Le Festin des Loups se compose de plusieurs grandes zones dans lesquelles on effectue une mission principale et quelques contenus annexes avant d'arriver au boss du secteur. Rien de particulièrement innovant et pas non plus d'éléments qui devraient nous donner l'impression de faire autre chose que de cogner en permanence.

Un scénario attendu au tournant

Dans cette démo, notre objectif était de retrouver Alcor, porté disparu. Pour l'aider dans sa quête, Actarus peut compter sur des alliés bien connus des fans : le professeur Procyon et Argoli. Les scènes de dialogue restent sympathiques à suivre, surtout qu'elles sont très bien illustrées. Mais là encore, rien de transcendant, sauf pour les fans inconditionnels de la série. La mise en scène reste assez sommaire et la quête principale que nous avons réalisée n'offrait pas de moment particulièrement épique.

Nous nous sommes retrouvés à traverser la zone d'un point à l'autre pour suivre le point d'intérêt de la mission pour réaliser des objectifs assez classiques (protéger un allié, repousser des vagues d'ennemis). La démo se concluait sur un combat de boss plutôt intéressant. Pour vaincre ce robot-lézard capable de rentrer sous terre, il nous a fallu bien observer son pattern afin de placer nos esquives parfaites, puis de le contrer. Les amateurs de challenge devraient y trouver leur compte, même si le jeu ne devrait pas proposer de niveaux de difficulté dans la version définitive, dont le collector a été dévoilé il y a quelques semaines.

Le boss de fin de la démo, assez colérique.

On l'attend... avec curiosité

Goldorak : Le Festin des Loups devrait satisfaire les fans de l'œuvre de Go Nagai. Les codes de l'anime sont respectés dans les moindres détails. Ses combats agréables demandent un minimum de réflexion et d'habileté, surtout face aux ennemis les plus puissants. Le titre d'Endroad souffre cependant sur le plan graphique et technique, avec des textures grossières, du clipping et de l'aliasing. Sa structure semble aussi très classique, mais on attend de voir si le scénario saura nous faire oublier cet écueil. Réponse au dernier trimestre de l'année, période de sortie du jeu sur PC, PlayStation, Xbox et Nintendo Switch.